Une immersion sensible et collective dans notre mémoire guadeloupéenne
Une ouverture officielle marquée par des interventions fortes
La cérémonie inaugurale du mardi 10 juin 2025 a donné le ton d’un événement riche en émotion, en mémoire et en engagement citoyen.
Elle a débuté par la prise de parole de Madame le Maire Hélène POLIFONTE, entourée de M. Denis Bernadotte, élu référent, et de Mme Justine Geneviève, Directrice Générale des Services.
Tous trois ont rappelé avec conviction l’importance de préserver, valoriser et transmettre nos archives, garantes de notre histoire locale et de notre identité commune. Ce moment d’introduction a réaffirmé l’attachement de la collectivité à une mémoire accessible, partagée et intergénérationnelle.
Des voix pour réveiller les mémoires oubliées
Le public a ensuite été profondément touché par la lecture du « Récit de Marcelin Désiré, soldat guadeloupéen oublié de la France », interprété avec une rare intensité par Madame Karen GEOFFROY.
Sa voix, habitée et sincère, a su réveiller les consciences et faire résonner la douleur de ces hommes envoyés au front, puis relégués à l’oubli. Ce fut un hommage vibrant aux héros invisibilisés de l’histoire, une évocation qui a donné une épaisseur humaine aux archives, trop souvent perçues comme lointaines.
Les objets anciens comme récits silencieux
L’écrivaine Madame Laura Manne a ensuite captivé l’assistance par une intervention poétique et lucide sur le pouvoir évocateur des objets anciens.
À travers ces artefacts du quotidien, elle a révélé toute une mémoire sensorielle, affective et culturelle. Ces objets, témoins silencieux, nous parlent de ceux qui les ont manipulés, aimés, transmis. Son intervention a ainsi fait écho à la mission de l’exposition : rendre tangible, proche et humain le patrimoine écrit et matériel.
Tambours, traditions et liens vivants
Dans une ambiance résolument ancrée, le tambour a pris la parole. Le musicien M. PELISSIER, accompagné de son groupe, a offert une performance de Gwo Ka puissante et vibrante, ponctuée par le talent du marqueur ENEDGE Fila, reconnu pour avoir joué aux côtés des plus grands ambassadeurs de cet art vivant.
Cette prestation a établi un pont sonore entre tradition et modernité, renforçant la dimension émotionnelle et identitaire de l’événement.
Une exposition participative et intergénérationnelle
Tout au long de la semaine, les visiteurs ont pu découvrir une sélection de documents et de photos d’archives emblématiques, dont certaines montrant le transport des kaz kréyol.
Des objets anciens, rares, ont été exposés et commentés, suscitant des souvenirs spontanés, des échanges riches et une émotion palpable autour des panneaux d’exposition.
La dimension pédagogique a également été mise à l’honneur avec la visite guidée d’une classe de CM1 de l’école élémentaire de Calvaire, engagée dans une démarche de transmission intergénérationnelle. Ces jeunes ont pu appréhender l’histoire locale de manière concrète, vivante et incarnée.
Un moment de célébration de la mémoire collective
Convivialité, partage, transmission : tels furent les fils conducteurs de cette édition 2025 de Florilège d’Archives, pensée comme une invitation à se réapproprier notre mémoire commune.
Les émotions, les échanges et les regards croisés tout au long de l’événement ont montré combien les archives sont aussi des outils de lien social, de dignité et de citoyenneté.
La Ville de Baie-Mahault remercie l’ensemble des partenaires, intervenants et participants et donne rendez-vous à l’année prochaine pour une nouvelle édition, que l’on espère tout aussi vibrante et engagée.